Extraits
J'étais totalement stupide !
Un sourire étira mes lèvres lorsque je me rendis compte de ce qui venait de se passer. La sensation partie, je réalisai que tout ceci était dû à mon esprit lent à se sortir d'un sommeil profond. Vraie raison ou fausse excuse ? La seule chose dont j'étais certaine, c'était que je ne voulais pas retourner dans ma chambre. Je m'assis sur le parquet du couloir et m'adossai au mur.
J'attendrai que l'aube passe.
Le lendemain, je vis arriver Dakota dès que les visites furent autorisées. Elle s'enquit d'abord de mon état et, assurée que j'allais bien, enchaîna sur ce qu'il s'était passé :
— C'est cette ombre qui t'a fait ça, n'est-ce pas ?
— Il semblerait. Je l'ai senti passer près.
— Et tu n'as pas réussi à voir ce que c'était ?
— Non, C'était beaucoup trop rapide pour que je voie autre chose qu'une ombre. Merde...
Un détail auquel je n'avais pas fait attention me revint en mémoire.
— Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta mon amie.
— C'est une silhouette humaine que j'ai vu à Montpellier. J'ai bien distingué sa forme. Mais depuis que je suis à Paris, je n'ai vu que des ombres informes.
Avec effroi, je vis son épée tourner dans sa main et s'abattre sur moi.
Elle transperça mes organes vitaux et frappa ma colonne vertébrale qui se fêla dans un craquement sourd. Puis elle termina sa course en s'enfonçant profondément dans le sol.
Comment dire... Je crois que l'esprit n'est pas fait pour supporter une douleur pareille. J'aurais dû m'évanouir, non ?
Ma concentration faiblit et vacilla mais la souffrance, un temps bloquée aux portes de ma conscience, finit par s'imposer et je la ressentis avec violence. Les muscles, la chair, les poumons... tout avait été déchiré, déchiquetés. Alors le sang coula, glissant à la commissure de mes lèvres et se répandant en une large flaque sur le sol. Répugnant, il tacha le parvis de la Sainte Notre-Dame, sanctuaire d'un dieu qui aimait les sacrifices.